Un visage familier de la télévision française

William Leymergie, né en février 1947 à Libourne en Gironde, est l’un des visages les plus marquants du paysage audiovisuel français. Pendant plus de trente ans, il a incarné la bienveillance et l’énergie matinale à travers l’émission culte Télématin sur France 2. Mais au-delà de l’écran, c’est un homme aux multiples facettes : journaliste, animateur, producteur, acteur, chanteur et auteur. Aujourd’hui âgé de 78 ans, il continue d’exercer sa passion à travers William à midi sur C8, sans jamais perdre ce regard pétillant qui a conquis des millions de Français.

Une carrière polymorphe, entre radio, télévision et cinéma

Diplômé d’une licence d’arts à l’université Paris Nanterre, William débute sa carrière à la direction des relations extérieures et de la coopération, l’ancêtre de Radio France Internationale. Très tôt, il démontre un talent certain pour s’adresser à un jeune public grâce à des émissions radiophoniques telles que Fréquence Mômes sur France Inter.

En 1974, il rejoint TF1 comme journaliste, mais se rend vite compte que le côté commercial de cette chaîne ne lui correspond pas. Il passe alors par l’Institut national de l’audiovisuel avant de trouver son véritable foyer à Antenne 2 (devenue France 2) en 1978, où il produit des émissions jeunesse comme Disney Dimanche et Récré A2, qui marqueront toute une génération.

Mais c’est en 1985 que sa carrière prend un tournant décisif : il est choisi pour animer Télématin, le journal matinal de France 2. Sous sa houlette, l’émission devient une institution, atteignant près de 50 % de part d’audience. Il en devient également le producteur dès 1990, imposant sa vision d’une information accessible, vivante et chaleureuse.

Un homme décoré et respecté

Le succès de Télématin lui vaut de nombreuses distinctions : le prix média de la Fondation pour l’enfance (1992), celui de la Société pour la défense de la langue française (1993), ainsi que des décorations prestigieuses telles que la Légion d’honneur, l’Ordre des Arts et des Lettres, et l’Ordre national du Mérite. Ces honneurs soulignent son engagement en faveur des médias de qualité et de la culture francophone.

Un artiste complet au-delà des plateaux

William Leymergie ne s’est jamais limité au petit écran. Il a animé des émissions radio comme Génération Europe 1 et a même collaboré avec le réalisateur Claude Lelouch, apparaissant dans des films tels que Les Misérables et Homme femme mode d’emploi. Il s’essaie également à la chanson, prêtant sa voix au générique du film d’animation Pac-Man en 1984 – un souvenir qu’il évoque souvent avec le sourire.

Le revers du succès : douleurs et chagrins

Mais derrière cette carrière florissante se cache une vie personnelle marquée par la douleur. Le drame le plus poignant de William n’est ni un échec professionnel, ni la pression constante des caméras, mais la perte de son épouse bien-aimée, Maryine Robin, en 2020, victime d’une crise cardiaque. Leur histoire avait commencé en 1975, et ensemble ils avaient construit une vie, élevé trois enfants – Guéri, Sacha et Anna – et partagé le rêve d’une existence simple.

Après la mort de Maryine, un vide s’installe dans l’appartement parisien du couple. Le rire de Maryine laisse place à un silence pesant. Chaque matin, William s’assoit seul dans le salon, contemplant les peintures et sculptures de son épouse, ressentant sa présence dans chaque détail. Bien qu’il continue de sourire à l’écran, ses proches perçoivent une douleur sourde, une tristesse que le public ne devine qu’à travers une lueur discrète dans ses yeux.

Une douleur silencieuse mais persistante

Dans de rares moments d’intimité, William avoue que pas un jour ne passe sans qu’il pense à Maryine. Il se demande souvent s’il aurait pu faire davantage pour la garder à ses côtés. Cette perte est d’autant plus vive lorsqu’il regarde sa fille Anna, qui a hérité du talent artistique de sa mère. Chaque œuvre qu’elle présente ravive à la fois la fierté et la douleur, entre consolation et mélancolie.

L’élégance de la résilience

Malgré tout, William continue de se lever chaque jour, de porter son costume, d’ajuster son micro et d’afficher ce sourire rassurant que les téléspectateurs reconnaissent. Car pour lui, la télévision est un espace de joie, d’évasion, et non un lieu où déverser ses larmes. Cette pudeur face au chagrin est la marque d’un homme profondément digne, qui a choisi de transformer la souffrance en force tranquille.

Conclusion : un héritage intemporel

Aujourd’hui, à 78 ans, William Leymergie reste une figure incontournable de l’audiovisuel français. Son parcours, entre éclats de rire, chagrins silencieux et fidélité à sa mission médiatique, inspire le respect. Il incarne la constance, la passion et l’élégance dans un monde en perpétuel changement.

À travers son histoire, c’est celle d’un homme profondément humain que nous découvrons : un professionnel passionné, un père aimant, un mari éploré, et surtout un éternel conteur de nos matins.