La maison de pierre grise à Nangis, en périphérie de Paris, se distingue par ses volets blancs et son toit de tuiles rouges. Passé le grand portail, on a l’impression de pénétrer dans un monde à part : un espace à la fois chargé d’histoire et empli de chaleur humaine. Au centre de la cour, une piscine bleutée reflète l’image de la maison et du ciel, là où le maître des lieux aime se délasser avec son fidèle chien, ou simplement s’immerger pour savourer une paix rare.
Pierre Perret a trouvé ici un refuge à la fois paisible et riche en souvenirs. Sur la terrasse de pierre, les jardinières fleuries, soigneusement entretenues par Rébecca, offrent un contraste éclatant entre la vitalité de la nature et la solidité des murs centenaires. La maison n’est pas seulement un abri : elle est le témoin de tous les instants de la vie – des repas partagés aux éclats de rire qui résonnent dans la cuisine.
Si l’extérieur respire l’histoire, l’intérieur raconte l’intimité du couple. Le grand salon est tapissé de carreaux vert et blanc, meublé de fauteuils recouverts de tissus bleu roi aux motifs classiques. Chaque objet semble chargé d’une histoire : une table en bois finement sculptée, des postes de radio anciens, des machines à coudre collectées au fil des ans.
La cuisine est le véritable cœur de la maison. Les casseroles de cuivre, suspendues aux poutres, renvoient des reflets dorés sur les carreaux anciens. Rébecca y prépare souvent le dîner, tandis que Pierre, passionné de gastronomie, n’hésite pas à couper les légumes ou à surveiller une sauce. Ils peuvent cuisiner un ragoût traditionnel ou une simple assiette de légumes du jardin : le bonheur ne réside pas dans la sophistication des plats, mais dans la complicité des gestes et des sourires échangés.
À Nangis, la vie n’a rien de spectaculaire. À plus de soixante-dix ans, Pierre Perret cultive des plaisirs simples : ramasser des champignons dans la forêt, cueillir des légumes du potager, ou passer des heures dans son bureau à écrire des chansons. On le voit souvent revenir avec un panier rempli de cèpes, le regard illuminé d’une joie enfantine.
Les après-midis d’été, il s’installe avec Rébecca au bord de la piscine, un verre de vin rouge à la main, et la conversation se mêle au chant des oiseaux. Leur chien fidèle les accompagne, renforçant encore cette atmosphère de douceur domestique. Ce bonheur discret, loin du tumulte, dit plus sur leur amour que n’importe quelle déclaration publique.
Depuis 1957, Rébecca accompagne Pierre à travers toutes les étapes de sa vie. On l’a souvent décrit comme un artiste séducteur, mais lui n’a jamais caché que sa plus grande fierté reste sa fidélité envers sa femme. Dans la cuisine rénovée aux tons bleu ciel, il lui arrive de l’embrasser à la dérobée, juste avant de déposer un gâteau doré sur la table. Cette image simple illustre une vérité essentielle : leur amour n’est pas un idéal figé, mais un quotidien nourri de mille attentions.
Pour Pierre, Rébecca n’est pas seulement la compagne d’une vie, mais l’âme même de la maison. Chaque éclat de rire, chaque parfum, chaque recoin porte sa marque. Ainsi, malgré ses dimensions imposantes, la demeure n’a jamais eu l’air froide.
Avant de s’installer définitivement à Nangis, Pierre et Rébecca ont possédé un autre « petit paradis » en Irlande, au cœur du Connemara. Là-bas, le chanteur se passionnait pour la pêche au saumon, un art transmis par son père. Plusieurs fois, il est revenu avec des prises impressionnantes, certaines dépassant les dix livres, et fut même couronné « pêcheur de l’année » dans les années 1980.
Leur maison irlandaise, entourée de prairies verdoyantes, se distinguait par ses murs blanchis à la chaux et son atmosphère rustique. C’était un lieu de silence, loin des projecteurs, où seul le bruit du vent et de l’eau rompait la quiétude. Tandis que Pierre passait des heures sur le lac Corrib, Rébecca, elle, veillait au foyer, préparant des repas à base de produits frais et maintenant la chaleur d’un intérieur accueillant. Ces années en Irlande restent pour eux une parenthèse enchantée, faite de simplicité et de complicité.
Quand ils sont revenus vivre en France, ils ont rapporté avec eux un peu de cet esprit irlandais. On le retrouve dans les touches de vert et de bleu qui dominent la décoration, dans leur goût pour la nature et les traditions, mais aussi dans la sérénité qui émane de chaque pièce de leur maison de Nangis.
Aujourd’hui, Pierre Perret n’a plus rien à prouver. Sa plus grande joie réside dans les instants partagés : composer une nouvelle chanson dans son bureau, la fredonner à Rébecca en descendant l’escalier, cueillir des légumes au petit matin, ou contempler le coucher du soleil au bord de la piscine.
Dans l’ensemble, la chambre dégage une impression de fraîcheur, d’art et de sérénité, alliant le raffinement de la décoration à un charme plein de personnalité
La maison de Nangis incarne cette plénitude. Elle est à la fois un havre de repos, un sanctuaire de souvenirs, et un théâtre discret où se joue, jour après jour, la pièce la plus belle : un amour fidèle, une vie simple, et un bonheur sans artifices. Dans chaque pierre de ses murs, dans chaque meuble ancien, dans chaque casserole patinée, se cachent les traces d’un parcours singulier – celui d’un artiste populaire, d’un mari amoureux, d’un homme comblé.
C’est peut-être ce qui explique que, malgré les décennies, Pierre Perret garde cette jeunesse intérieure, ce sourire malicieux. Car à Nangis, chaque jour qui passe n’est pas un jour de plus : c’est un jour de bonheur renouvelé.
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Le salon de la demeure irlandaise de Pierre Perret, un vaste espace au charme intemporel, où les fauteuils et canapés aux motifs bleus se marient à un parquet recouvert de tapis écossais. Au centre, une grande table en bois sculptée trône comme pièce maîtresse, invitant à la convivialité et aux longues conversations familiales. L’ensemble respire une atmosphère à la fois rustique et élégante, fidèle à l’esprit chaleureux que l’artiste affectionne
Pierre Perret, 91 ans, pose avec l’archive de l’interview qu’il a donnée à La République de Seine-et-Marne en 1968. À l’époque, la chanteuse Barbara était aussi à l’affiche. « C’était une amie, confie le chanteur avec tendresse. Elle reprenait parfois Lily »
Pierre Perret est féru de cuisine. Il se balade souvent pour trouver des champignons. Et possède son propre verger
Pierre Perret aime aller ramasser ses propres fruits et légumes
La demeure en Irlande, un cocon chaleureux où chaque détail reflète l’art de vivre et la sérénité de son propriétaire
La demeure en Irlande, un cocon chaleureux où chaque détail reflète l’art de vivre et la sérénité de son propriétaire